L’italien (du nord) de la première moitié du XIXe siècle, comme il
est écrit par Pellico et Maroncelli, est déjà tellement proche de l’italien moderne qu’on
le lit facilement si on domine ce dernier. Maintes expressions viellies ou régionales
se trouvent même dans un bon dictionnaire, maintes autres peuvent être déduites du
contexte ou être sautées parce que peu importantes pour le contexte.
On s’habituera vite à quelques particukarités plus ou moins
systématiques. La liste suivante contient et explique les phénomènes qui m’ont
particulièrement frappé, mais elle ne prétend pas être complète :
Dans les formes de l’imparfait de bien des verbes (surtout
en -ere), le v est souvent omis : avea = aveva, vedeamo = vedevamo. Même
à d’autres endroit un v intervocalique peut disparaître. Exemple :
dee = deve.
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Les première et troisième personnes du singulier de
l’imparfait sont toujours identiques : z.B. (io) aveva, (egli) aveva.
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C’est le plus souvent la deuxième personne du pluriel qui sert
de forme de politesse, même pour une seule personne. Exemple : come
sapete = comme vous savez. Dans d’autres cas c’est la troisième personne du
singulier, avec ou sans Ella. En parlant de plusieurs personnes, il arrive aussi
lor Signori, avec la troisième personne du pluriel.
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Il arrive des formes historiques raccourcies ou
légèrement modifiées. Exemples : diè = diede, sieno = siano, vo = vado,
fo = faccio, femmo = facemmo, veggo(no)/vegga = vedo(no)/veda, salvo = salvato.
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Certains verbes irréguliers au passé peuvent avoir des
formes "plutôt régulières", surtout des participes en -uto. Exemples : renduto
au lieu de reso, veduto au lieu de visto.
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Un o à la fin d’une forme verbale (surtout avant un participe
ou un infinitif) disparaît souvent. Si une consonne double le précède
immédiatement,
celle-ci est simplifiée. Exemples : han = hanno, vengon = vengono,
abbiam = abbiamo, dobbiam = dobbiamo.
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Comme négation forte (ne … point, ne … pas du tout) s’utilise
le plus souvent non ... punto (avant infinitif : senza punto).
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Le pronom personnel complément du verbe ne se met pas avant
le verbe, mais s’attache au bout de celui-là. Après l, m,n et r, cela provoque
l’élision de la voyelle finale et si l’accent tonique précède immédiatement, la
consonne initiale du pronom est dédoublée. Exemples : chiamasi = si chiama,
chiamavansi = si chiamavano, havvi = vi ha, evvi = vi è, fermossi = si fermò,
vedrebberlo = lo vedrebbero, vuolsi = si vuole, duolmi = mi duole,
scongiurolla = la scongiurò, troverassi = si troverà.
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Dans les formes verbales, -ng- peut devenir -gn-.
Exemple : aggiugnesse = aggiungesse.
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C’est "ei" qui s’utilise au lieu de "egli" dans la plupart
des cas, les deux pouvant aussi servir de neutre impersonnel.
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Il y a beaucoup d’élisions de voyelles tombées en
désuétude depuis. Exemples : gl’avvocati = gli avvocati, de’ genitori =
dei genitori, a’ genitori = ai genitori, l’amiche = le amiche, co’ = coi,
pe’ = pei = per i.
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Les prépositions con et per se fondent avec toutes les formes
de l’article défini qui suit, mais le "i" final est remplacé par une apostrophe.
Exemples : col, collo, colla, co’ (= coi), colle; pel, pello, pella,
pe’ (=pei), pelle.
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nol = non lo.
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"Lo", comme complément direct du verbe, peut être remplacé
par "il", tandis que "gli" peut remplacer "loro" et "li".
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sui = suoi (adjectif possessif de la troisième personne
du singulier), tandis que la préposition su + l’article i donne su’.
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state = estate, spirare = espirare (mourir),
(mezzo)dì = (mezzo)giorno, sì = così, desso/a = esso/a,
dimanda(re) = domanda(re), novo = nuovo, core = cuore, dole = duole,
angiolo = angelo, giovine = giovane.
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obbliare = dimenticare
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S’il y a une consonne avant un s impuro, un "i" est
quasiment toujours intercalé. Exemples : per iscopo, non istà, non ischiavo,
per isventura, con iscelta.
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Le pluriel des mots en -io oscille constamment entre -ii
et -î.
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