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Auteurs

Avilova, Alla

Axionov, Vassili

Berberova, Nina

Biély, Andréi

Bitov, Andréi

Boulgakov, Michail

Ilf, Ilya et Petrov, Yevguéni

Kharitonov, Mark

Paustovski, Constantin

Rybakov, Anatoli

Saltykov-Chtchédrine, M. E.

Sorokine, Vladimir

Voinovic, Vladimir

Anthologies

La poésie russe

Diminutifs

Si en lisant de la littérature russe vous avez des problèmes avec les prénoms souvent changeants des personnages, allez consulter Diminutifs des prénoms russes.

   

Discussion

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Comme je m’oriente surtout d’après la langue dans laquelle est écrite la version originale d’un livre, cette salle ne contiendra pas seulement des livres venant de Russie, mais aussi d’autres Etats issus de l’ancienne URSS et même d’autres pays, comme conséquence de l’exile forcé ou volontaire qu’ont choisi beaucoup d’auteurs russophones.

     

Avilova, Alla

Auteure lue en allemand.

J’ai lu et apprécié son roman qui devrait être intitulé Le livre du feu s’il a été traduit en français. Ce roman nous fait revivre deux siècles dramatiques de l’histoire de la Russie à la suite de la découverte, par un lettré néerlandais, d’un manuscrit vieux de cinq cents ans dans des archives à Moscou. Les recherches s’avèrent non seulement difficiles, mais il y a des embûches inexplicables qui sèment le doute et déclenchent toute une quête prenante entre le fantastique, le folklorique, l’aventure, le policier et la recherche scientifique.

Ce livre a l’air de ne pas être disponibles en langue française (ou j’ai mal fait mes recherches, dites-le-moi s.v.p. si c’est le cas !).

Pour l'édition allemande, voir Russische Literatur.

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Axionov, Vassili

Vassili Axionov est né à Kazan en 1932. Ses parents, qui adhéraient pourtant de plein cœur aux idéaux du communisme, ont lourdement souffert des purges politiques, qui leur ont valu la déportation en Sibérie. D'abord étudiant en médecine à Léningrad, Vassili Axionov est très vite devenu célèbre comme romancier qui prenait le régime communiste "à rebrousse-poil" malgré tous les interdits officiels. Contraint à l'exil en 1981 et déchu de sa nationalité, il s'est installé à Washington, où il enseigne la littérature russe moderne. Il continue à écrire des livre et ce, dans sa langue maternelle russe.

     

Une saga moscovite

Roman lu en français. Titre original russe : Moskovskaïa saga (même sens que le titre français).

Cette saga de la famille Radov couvre la période allant de la fin de la Première guerre mondiale (avec des retours en arrière jusqu'à la mutinerie des marins de Cronstadt en 1905) jusqu'à la mort de Staline. Dans la collection folio, ce roman est édité en deux volumes, le premier (Une saga moscovite I) allant jusqu'aux toutes premières années après la fin de la Deuxième guerre mondiale tandis que le second (Une saga moscovite II) raconte grosso modo la dizaine d'années qui suit la Guerre. Les événements et personnages historiques connus forment la toile de fond où s'inscrit la vie des différents membres de la famille. Comme cette famille appartient à la "nomenklatura" de l'Union soviétique, elle est impliquée dans tous les événements importants, tantôt comme agent et complice à contre-cœur, tantôt comme victime, le clivage entre l'Histoire et la fiction étant à peine sensible.

Ce roman nous offre non seulement une vue et un vécu "de l'intérieur" du régime bolchévique, mais il nous fait en plus assister aux efforts souvent surhumains de toute une famille de vivre "normalement" et de régler ses petits et grands problèmes de tous les jours, au milieu d'un environnement politique et social qui ne recule devant aucune bassesse ni aucune violence.

La composition de la famille est déjà difficile en elle-même, mais elle devient explosive dans le climat menaçant de délation, de filature, de torture, de prison NKVD et de goulag. Chaque membre apporte sa part de potentiel "criminel" (au sens du régime) qui risque de le perdre et d'entraîner les autres dans sa perte : le grand-père Boris Borissovitch, chirurgien de pointe et médecin personnel des plus hautes sphères politiques du pays, mais doté d'un sens du devoir dérangeant pour le Parti; la grand-mère Mary Vakhtangovna, la "Mamma" qui vit surtout pour sa famille au grand complet, mais qui a des parents géorgiens dont l'un est un proche collaborateur du redoutable Béria et l'autre évolue dans des milieu pas très communistes; le fils aîné Nikita qui réussit une carrière militaire exemplaire (ce qui est déjà douteux en soi), qui ose contredire Staline dans une discussion de stratégie et, catastrophe, voit son opinion confirmer par les faits, sans parler de son mariage avec Véronika, femme connue pour ses goûts de luxe et son comportement bourgeois; la fille Nina qui est mariée avec un communiste à la dure, mais qui a trop de succès avec ses poèmes jugés "formalistes" et sentimentaux; le fils cadet Kirill, fervent communiste idéaliste marié à Tsilia, prolétarienne et communiste modèle, mais juive...; le petit-fils Boris Nikitovitch qui quitte sa famille pour lutter contre l'envahisseur allemand au service de la tchéka, en commando secret derrière les lignes ennemies en Pologne, ce qui le rend presque aussi suspect qu'un traître ou un prisonnier de guerre revenant au pays; et j'en passe...

Le côté géorgien de la famille permet à Vassili Axionov de sortir parfois son récit des région du nord (surtout Moscou, Cronstadt, la Pologne et la Sibérie) et de l'égayer de la couleur locale transcaucasienne bien que les choses qui s'y passent ne soient pas ravissantes du tout. Parce que si sous les tsars "la Russie était grande et le tsar était loin", la police secrète soviétique avait ses sbires sur place, même dans les coins reculés des républiques transcaucasiennes. N'oublions pas que Staline et Béria étaient géorgiens d'origine et que les grandes purges meurtrières (et quasi suicidaires pour le pays) ont été organisées par ces deux personnages-là.

Entre les chapitres, Axionov intercale souvent des extraits de journaux russes et internationaux de l'époque pour montrer les vues très divergeantes et pas toujours objectives qu'on avait dans les différents pays - sans parler de la lourde propagande de la presse soviétique.

J'ai beaucoup apprécié l'art du retour en arrière et de la digression cultivé par Axionov dans ce livre. Le suspense est ainsi maintenu du début à la fin, même pour un lecteur qui connaît bien l'histoire de l'union soviétique. La partie fiction est très importante dans ce roman et les événements historiques, allégués de façon "pointilliste", dirais-je, servent seulement de squelette discret au récit.

La traduction française de Lily Denis

Elle m'a souvent laissé étonné d'une part, par sa richesse d'expressions crues, qui - j'espère - reflètent fidèlement le style de l'auteur, et perplexe d'autre part, par la fréquence de constructions et d'expressions que je n'arrive pas à m'expliquer autrement que par une trop grande fidélité envers le mot-à-mot du texte original russe. L'effet de ce dernier phénomène va du curieux au difficile à lire, voire au franchement grammaticalement faux. Comme je n'ai ni le temps ni la capacité linguistique de lire ces 1600 pages en russe, je serais reconnaissant pour toute indication linguistique concernant le texte original et les problèmes de sa traduction. Envoyez-nous votre opinion !

[hrh juillet 2006 / mars 2008]

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Une saga moscovite I : amazon.fr,
Une saga moscovite II : amazon.fr.

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Berberova, Nina

Le Livre du bonheur

Roman lu en français.

Ce roman assez court (159 pages) raconte le chemin tortueux parcouru par une jeune femme russe pour arriver enfin au bonheur de sa vie. Le récit est déclenché par le suicide de Sam, célèbre pianiste juif russe et ami d’enfance et de jeunesse qui avait jusque là accompagné toute la vie de Véra.

Nous vivons avec Véra les péripéties pratiques (Moscou - St-Pétersbourg - Paris - Nice et plusieurs retour) et sentimentales (amitié enrichissante, mais insuffisante avec Sam, mariage et vie conjugale avec un moribond, deuil) qui l’ont conduite jusque dans cette chambre d’hôtel à Paris où en 1923 elle est confrontée avec le suicide de Sam. Et après le deuil, nous la verrons trouver l’amour de sa vie, non sans complication...

Le tout est raconté dans le style agréable, féminin sans être sentimental, de Nina Berberova.

Au fait : Comme c’est expliquè dans le livre, le nom de Sam n’est pas une abbréviation de Samuel, mais vient du fait que le petit Sam, quand on lui demandait comment il s’appelait, répondait toujours (en russe) : "Sam", c’est-à-dire "c’est moi-même".

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Biély, Andréi

Pétersbourg

Roman lu en allemand.

Les évènements souvent mystérieux et politiquement subversifs racontés par l’auteur se passent dans une atmosphère de crépuscule qu’on a du mal à s’imaginer dans une autre ville que St. Pétersbourg.

Un grand roman à l’honneur de cette ville et au plaisir de ses admirateurs.

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La colombe d’argent

Roman lu en français.

N’avez-vous jamais vu un homme dont le visage n’a qu’un côté ? Dans ce livre vous en connaîtrez un pour qui c’est le cas. Et avec lui vous suivrez l’aventure spirituelle d’une secte mystique plus que curieuse, jusqu’à la catastrophe finale.

A propos visage à un seul côté : En lisant ce livre j’ai eu du mal à m’imaginer cela - jusqu’au jour où j’ai rencontré un homme comme cela dans l’entreprise où je travaillais... C’était un homme qu’on arrivait jamais à voir de face, et même quand il avançait tout droit vers vous, il mettait la tête de biais de façon que vous la voyiez de profile. Sans qu’on s’en rende compte tout de suite, il "s’arrangeait" toujours de manière qu’on voie son visage de côté, et toujours du même côté, celui de gauche... Je suppose qu’à la base du phénomène il y avait un problème de la colonne vertébrale au niveau de la nuque, mais en tout cas, je ne sais toujours pas si l’autre face de ce visage a existé...

Si cela était tout, le livre serait un livre comme un autre. Mais en réalité, tous ces évènements ne sont pas seulement racontés en prose, mais "chantés" dans une symphonie verbale. Je n’ai jamais lu un autre livre faisant un pareil défi à la musique. Le caractère musical de cette prose (oui, c’est quand même de la prose) est par moment si dominant que le lecteur ou la lectrice risque de partir en trance comme s’il appartenait à la secte dont il est question.

Observations linguistiques

Je tire profondément mon chapeau devant le traducteur de ce livre. Il a réussi un coup de maître. Traduire de la musique verbale russe en français, ce n’est pas un travail anodin !

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Bitov, Andréi

     

Le professeur de symétrie

Récits lus en français.

Tout a commencé avec un livre écrit en anglais que l’auteur a eu du mal a déchiffrer, et cela s’est terminé par un roman composé d’un petit recueil de récits curieux, étranges, ni professoraux ni symétriques...

On a parlé d’une "élégante mystification littéraire" essayant de reconstruire l’oeuvre égarée d’un fabuleux écrivain, mais concrètement cela parle beaucoup d’un homme tombé de la lune et oublié au commissariat de police...

L’intrique est truffée de réflexions sur la vie et tout ce qui en fait partie. Personnellement j’ai retenu quelques phrases qui ne me quitteront plus. Vous pouvez les lire dans la page des Citations.

Que je ne l’oublie pas : les amis de la ville de St. Pétersbourg aussi trouveront des passages à leur goût, le point culminant étant annonce de "l’extra-temporalité" de cette ville (p. 212).

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La maison Pouchkine

Roman lu en allemand.

Un crime perpétré en pleine maison Pouchkine...

Une intrigue dépassant largement le cadre d’un roman policier...

Une démarche littéraire et culturelle fascinante...

L’amour d’une ville...

Voilà ce qui me reste comme impressions. Il serait temps que je le relise...

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Boulgakov, Michail

     

Le Maître et Marguerite

Roman lu en italien.

On a l’habitude de voir intervenir des forces surnaturelles dans les écrits de Michail Boulgakov, mais nulle part ailleurs ces interventions m’ont paru aussi "naturelles" et inquiétantes que dans ce livre.

Bien sûr qu’il y a l’histoire de Faust comme toile de fond (Marguerite ne s’appelle pas comme cela pour rien), mais si j’ai lu le Faust de Goethe plus par intérêt intellectuel et culturel et sans jamais arriver au bout, ce livre de Boulgakov m’a pris aux tripes et je l’ai dévoré jusqu’à la dernière ligne. L’homme - et à plus forte raison la femme - s’y trouve progressivement confronté aux forces surnaturelles et foncièrement mauvaises, sans le moindre choix et sans le moindre espoir. Il y a ceux pour qui c’est la mort immédiate et ceux - surtout celles, dont Marguerite - qui s’enlisent dans une vie de plus en plus infernale dans tous les sens du terme, jusqu’à l’apothéose diabolique et l’écroulement final. Et tous ces évènements, qui vont du pittoresque à l’orgiaque en passant par le burlesque et le satirique, se déroulent au beau milieu de la vie moderne des citoyens de la ville de Moscou...

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Ilf, Ilya et Petrov, Yevguéni

     

Les Douze Chaises

Roman lu en français.

Ce roman picaresque est l’antidote idéal contre le sérieux des grands romanciers russes comme on se les imagine généralement en occident... Je me suis régalé et souvent plié en deux en le lisant.

Malheureusement Ilf et Petrov, qui ont connu une popularité inouïe et des tirages record en Russie, continuent à avoir du mal à être connus chez nous. A tord !

Le protagoniste de ce roman, Ostap Bender, est un petit escroc plutôt sympathique aux airs de justicier qui se lance dans une incroyable chasse au trésor (caché dans une de douze chaises, mais je ne vous en dirai pas plus) à travers toute la Russie. Cela fait qu’on rencontre tous les caractères "typiquement russes", avec leurs faiblesses, leurs bizarreries, leurs vices cachés ou connus, décrits et dénoncés avec un humour infaillible et communicatif...

Le succès durable de ce roman en Russie depuis 1928 s’explique probablement par le fait que les Russes s’y reconnaissaient sans se sentir aggresser, ce qui les faisait rire d’eux mêmes et oublier un peu la misère publique et la terreur des décennies de langue de bois. Mais n’ayez crainte : ce roman a "bien vieilli" comme un bon vin, c’est-à-dire qu’il a gardé toute sa saveur !

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Kharitonov, Mark

     

Prokhor Menchoutine

Roman lu en français.

Ce roman a été conçu comme le premier volume d’une trilogie intitulée Une philosophie provinciale (mais je dois dire que je n’ai jamais pu mettre la main sur les deux autres volumes).

Au début du roman, la vie provinciale s’écoule tranquillement comme il se faut, mais elle prend progressivement de la vitesse, se complique, s’emballe et se termine dans un "finale furioso" où tout le monde danse de façon de plus en plus frénétique, et où le lecteur est infailliblement attiré dans ce tourbillon de la catastrophe. Sur un autre plan, le dernier chapitre de ce livre rejoint "La colombe d’argent" d’Andréi Biély pour l’impacte de la musique sur les personnages et sur le lecteur...

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Paustovski, Constantin

     

Auteur lu en allemand.

J’ai beaucoup apprécié ses nouvelles et surtout ses volumineuses mémoires qui donnent un tableau des plus riches de sa vie et de l’histoire de la Russie dans la première moitié du XXe siècle, sans parler des multiples rencontres avec des personnages importants de l’époque, p.ex. l’écrivain Isaac Babel.

Les livres de cet auteur ont l’air de ne pas être disponibles en France (ou j’ai mal fait mes recherches, dites-le-moi s.v.p. si c’est le cas !).

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Rybakov, Anatoli

     

Les enfants de l'Arbat

Roman lu en allemand et partiellement en russe.

Ce livre raconte la vie d’un groupe de Moscovites vivant dans le quartier de l’Arbat, qui pour des raison politiques est arraché à son cadre de vie civile pour aller passer des années et des années dans le goulag, en Sibérie.

Ce qui m’a impressionné le plus dans ce roman, c’était de voir d’une part combien c’était facile dans l’URSS de l’époque de passer du stade du citoyen normal à celui de grand criminel sans avoir commis de crime, et d’autre part combien de formes différentes et insoupçonnées le goulag pouvait prendre grâce à l’immensité de ce pays et à la brutalité du climat de la Sibérie.

Même si ce roman est considéré par la critique comme étant littérairement moins important, il est agréable à lire malgré son sujet difficile et il est un témoignage important d’une époque qui - espérons-le - ne reviendra plus.

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Ce roman devait être le premier d’une trilogie, mais les deux autres tomes, je ne les ai jamais vus. Est-ce qu’ils ont seulement été écrits ?

L’édition allemande se termine sur l’annonce d’une nouvelle période difficile, tandis que l’édition russe contient en plus un épilogue. Je ne sais pas si cet épilogue fait partie de l’édition française. Si vous possédez ou connaissez l’édition française, vous seriez gentil (gentille) de me dire si l’épilogue y est (cliquez ici). Si ce n’était pas le cas, je me mettrais en rapport avec les éditeurs pour avoir le droit de vous en fournir à tous une traduction française. (J’ai déjà fait la traduction en allemand.)

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Saltykov-Chtchédrine, M. E.

     

Histoire d’une ville

Roman lu en français.

En lisant ce livre satirique on est tout le temps tenté de revérifier sa date de parution (1869-70) parce que l’on croit l’avoir mal retenue. Sous un déguisement pseudo-historique et plus que burlesque qui sert à tromper la censure et à amuser le lecteur, l’auteur ne se gêne pas de dire ses quatre vérités aux gouverneurs (et aux tsars) de son pays - en anticipant des faits qui auront lieu jusqu’à plus de cent ans après sa mort et qui continuent à se passer de nos jours, mutatis mutandis bien sûr. L’histoire de la ville de Gloupov (Ville-des-sots) est un délire pour ceux qui la supportent, et un délice pour ceux qui la lisent...

Spécialement intéressant pour les Français : les traces et les images que certains immigrés français avaient laissées en Russie à l’epoque.

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Sorokine, Vladimir

Vladimir Sorokine est né en 1955 et passe pour un « romancier postmoderne, décrivant le totalitarisme sous une forme allégorique ». Pour plus de détails, voir Wikipédia sous Vladimir Sorokine.

     

Journée d'un Opritchnik

Roman lu en français, titre original : День опричника (Den opritchnika, ayant le même sens que le titre français).

Ce livre raconte exactement ce que son titre promet : une journée de travail d'un membre haut placé de la police secrète russe, après le rétablissement de la « Sainte Russie ». La police secrète en question est une sorte de réincarnation de la fameuse « opritchnina » d'Ivan le Terrible, mais disposant des moyens de tortures futuristes de l'an 2028. Et c'est l'opritchnik lui-même qui conte sa journée.

En vrai professionnel, l'opritchnik aime son travail et c'est avec plaisir et fierté qu'il en parle puisqu'il est là pour exécuter les ordres bénéfiques du « Souverain » au service de la « Sainte Russie » ressuscitée. Ces ordres lui demandent généralement de tuer un homme tombé en disgrâce, de confisquer ses biens, de mettre ses enfants à l'orphelinat d'Etat, de brûler sa maison et de violer sa femme en compagnie des autres opritchniks. Quel dur travail ! Surtout pour les viols, l'auteur gratifie le lecteur de bien des détails succulents à son avis.

Je veux bien qu'au Putinistan actuel un écrivain risque éventuellement gros s'il critique trop ouvertement l'évolution de la chose publique et Sorokine ne serait pas le premier à essayer de tromper la censure en se réfugiant dans l'allégorique, le phantastique et l'absurde (pensons seulement à Saltykov-Chtchédrine), mais Sorokine va à mon avis trop loin parce qu'il montre avec une telle obstination l'attrait - même sexuel - du pouvoir absolu qu'il risque d'attirer des lecteurs venant du mauvais bord, les labiles, dérangés, pervers, voyeurs, sadiques et autres carriéristes insensés. Personnellement j'ai supporté à grand-peine cette adulation du crime d'Etat pendant un moment, mais vers le milieu du livre j'ai décidé de me faire grâce du reste.

Je ne veux ni peux pas exclure que le public russe, très aguerri en la matière, prenne ce genre de livre dans le bon sens, mais pour un public occidental ce livre me semble inutile sinon dangereux. En plus je l'ai trouvé barbant.

Je ne recommande pas la lecture de ce roman. Si vous voulez vous y aventurer quand même, voyez les coordonnées d'achat ci-dessous.

[hrh 26/06/10]

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Voinovic, Vladimir

     

Les aventures singulières du soldat Ivan Tchonkine

Roman lu en italien.

Imaginez-vous un simple soldat à qui on donne la tâche de monter la garde devant un avion de l’armée russe échoué dans un champ, quelque part dans les profondeurs de ce pays sans fin qu’est la Russie. Le soldat reste fidèle à son poste, pendant des journées, des seemaines, des mois, des années... tout en organisant sa petite vie personnelle sur place... Ce qu’il ne sait pas, c’est que l’armée l’a carrément oublié...

La guerre prend son cours et sur place personne ne sait trop où se trouve l’ennemi. En fin de compte, le pauvre Ivan (toujours ce pauvre Ivan, symbole du peuple russe), qu’on informe jamais de rien, mais fait son boulot sans s’attendre à des explications, défend "son" avion même contre l’armée russe elle-même arrivant à l’improviste...

Au fond, ce livre plein d’humour et plein de sympathie pour son pauvre anti-héro donne une vue "par en bas" des mêmes problème que l’histoire d’une ville, mais il a été écrit plus d’un siècle plus tard...

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Anthologies

     

La poésie russe

Poèmes lus en français et partiellement en russe.

Cette merveilleuse anthologie publiée sous la direction d’Elsa Triolet présente 94 poètes de langue russe, dont les plus grands, en version originale et traduction française. La particularité de ce livre est que les poèmes n’ont pas simplement été traduits par des traducteurs, mais ils ont été recréés en langue française d’une façon singulière qu’Elsa Triolet explique dans sa préface intitulée "L’art de traduire" :

« [...] nous nous sommes adressés à des poètes français, ne connaissant pas le russe, mais de vrais poètes, et nous leur avons adjoint des poètes bilingues, de façon à ce qu’ils puissent traduire non seulement sur un mot-à-mot, mais sur un texte poétiquement, prosodiquement, historiquement expliqué. »

Non seulement cela a donné des résultats splendides, mais certains poèmes ont en plus été traduits deux, voire plusieurs fois par différents poètes et l’on peut comparer les résultats de leur approche divergente.

Info / achat : Editions Seghers, bouquinistes.

Hans-Rudolf Hower 2003

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Dernière mise à jour : 06/04/16